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Happy hours

22/11 au 30/11/2025 - Ergastule (Nancy)

 

La résidence Multiple Écho invite Antoine Caclin à poursuivre ses recherches sur les imaginaires des mondes du travail à travers la production de deux nouveaux multiples. Les objets créés durant cinq semaines de résidence sont présentés au centre d’une sélection d’œuvres existantes ou produites pour l’occasion.

 

L’exposition Happy Hours (littéralement Heures Heureuses) transforme Ergastule en espace de pot de départ précaire, interrogeant le rapport ambivalent que nous entretenons avec la fin, devenant un moment d’entre-deux : entre fête et fuite.


Aujourd’hui associé aux bars proposant des boissons à prix réduit, le terme happy hour apparaît pour la première fois dans les années 1920 au sein de l’US Navy (marine américaine), où il désigne l’heure quotidienne de quartier libre. Son lien avec l’alcool se tissera plus tard, durant la prohibition. L’happy hour naît ainsi dans des espaces régis par des règles strictes, le contrôle et la hiérarchie. Cette évolution sémantique dans des espaces fortement cadrés fait écho à celui du monde du travail, cadre principal de l’exposition. Les moments de départ, souvent ritualisés dans les entreprises, créent eux aussi des brèches dans l’ordre établi et ouvrent, le temps d’une célébration, la possibilité de décaler les rapports et les rôles. C’est dans cette tension entre cadre et échappée que l’exposition s’ancre. Dans l’espace, se déploient des formes diverses invitant à questionner notre rapport au cadre de la fête et du travail.

 

Tout dans l’exposition est précaire, instable, interchangeable. Des dessins au carbone, réalisés d’après des images libres de droit, sont simplement aimantés dans des vitrines d’affichage, prêts à être remplacés. Le verre s’éparpille, évoquant parfois le temps passé, parfois la pression exercée. Un distributeur de gobelets rend visibles les réalités chiffrées du travail. Des cartons, prêts à être évacués, servent encore, le temps d’une soirée, de buffet de fortune. Des modèles de lettres de démission ou de licenciement se déploient au mur. Puis, cadrée dans un accrochage rigoureux, la couleur surgit : des post-it semblant parfois usagés, gravés, deviennent confettis et se répandent jusqu’aux vitres.


Dans Happy Hours, la nourriture, les boissons et les traces du vernissage font partie intégrante de l’exposition : le public peut se servir directement dans les gobelets présents, déguster le vin ou les chips disposés dans des bols gravés et participer ainsi à cette mise en scène de la fête. Chaque geste et chaque objet deviennent ici un moyen de jouer avec les règles et de repenser nos rituels de départ.
 

Photos : Julie Freichel

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Antoine Caclin

Travailleur préposé à la production d'objets à caractère artistique

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