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Flex office (2023)

Installation

Contreplaqué pyrogravé, équerres en métal, vis, anneaux, corde de camping phosphorescentes, terre crue, fil électrique, interrupteur, ampoule

Bureau 120x75x60cm

Avec les cordes, dimensions variables

Cette installation s’inspire directement de l’expression Flex Office, un concept qui tend à se généraliser dans de nombreuses activités professionnelles liées au monde bureaucratique contemporain. Elle traduit la mutation profonde des modes de travail, marquée par une mobilité constante et par la disparition progressive du bureau individuel fixe. De plus en plus de travailleurs évoluent désormais dans des espaces partagés : open spaces, coworkings, télétravail à domicile ou encore lieux hybrides. Le bureau, autrefois lieu d’ancrage, devient ainsi un espace temporaire, interchangeable, sans mémoire propre.

L’installation met en scène un bureau réduit à une forme essentielle, presque une silhouette ou un pictogramme, construit en bois et maintenu par de simples équerres métalliques. Les vis, dépassant et volontairement disproportionnées, créent un décalage d’échelle qui confère à l’objet un caractère à la fois absurde et inquiétant. Le meuble, fragile par son assemblage volontairement précaire, ne semble tenir que grâce à quatre cordes de camping tendues, elles-mêmes reliées à des poids en plastique rappelant des boîtes Tupperware. Ce choix de matériaux quotidiens et familiers détourne l’imaginaire domestique pour l’ancrer dans une logique de compensation et de bricolage. La surface du bureau est marquée par des empreintes pyrogravées, telles des traces d’objets indispensables à l’exercice du travail : outils de production intellectuelle et matérielle fixés à même la matière. Ces gravures, interrogent le rapport entre fonction et disparition.

Un cadre pyrogravé, seul élément mobile de l’installation, reprend un motif issu d’une œuvre antérieure (Second house tour : toutes mes maisons de vacances, 2022). Placé comme une fenêtre ou une projection, il agit tel un horizon symbolique : une promesse, un objectif ou peut-être un leurre. Enfin, une ampoule, allumée telle l’incarnation d’une idée, éclaire l’ensemble et révèle les aspérités du bois, souligne la rugosité des gravures et projette les ombres des vis. 

This installation is directly inspired by the term “flex office,” a concept that is becoming increasingly common in many professional activities related to the contemporary bureaucratic world. It reflects the profound change in working methods, marked by constant mobility and the gradual disappearance of the fixed individual office. More and more workers now operate in shared spaces: open space, coworking spaces, teleworking from home, or even hybrid locations. The office, once a place of permanence, has become a temporary, interchangeable space with no memory of its own.

The installation depicts an office reduced to its essential form, almost a silhouette or pictogram, constructed of wood and held together by simple metal brackets. The screws, protruding and deliberately disproportionate, create a shift in scale that gives the object an absurd and disturbing character. The piece of furniture, fragile due to its deliberately precarious assembly, seems to be held together only by four taut camping ropes, themselves connected to plastic weights reminiscent of Tupperware boxes. This choice of everyday, familiar materials diverts the domestic imagination and anchors it in a logic of compensation and DIY. The surface of the desk is marked by pyrographed imprints, like traces of objects essential to the exercise of work: tools of intellectual and material production fixed directly onto the material. These engravings question the relationship between function and disappearance.

A pyrographed frame, the only movable element in the installation, repeats a motif from an earlier work (Second house tour: toutes mes maisons de vacances, 2022). Placed like a window or a projection, it acts as a symbolic horizon: a promise, a goal, or perhaps a decoy. Finally, a light bulb, lit as the embodiment of an idea, illuminates the whole and reveals the roughness of the wood, emphasizes the roughness of the engravings, and casts the shadows of the screws. 

Antoine Caclin

Travailleur préposé à la production d'objets à caractère artistique

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